En 1894, le capitaine Alfred Dreyfus, israélite alsacien, fut accusé d'espionnage et condamné par un tribunal militaire dans l'île du Diable. Deux ans plus tard, il fut prouvé que le jugement était fondé sur des documents falsifiés et l'on eut de sérieuses raisons de penser qu'un officier criblé de dettes, le commandant Esterhazy, était le vrai coupable. Celui-ci, après un simulacre de procès, fut néanmoins acquitté. C'est alors que Clémenceau publia dans sone journal, l'Aurore, un article d'Emile Zola intitulé "J'accuse", qui faisait peser contre l'état-major de très lourdes charges. L'Affaire devint politique, partagea la France en deux camps et faillit ébranler la république, cependant que l'opinion internationale s'indignait de l'injustice commise. Anatole France puis Jaurès défendirent Dreyfus avec ardeur. En 1899, celui-ci fut renvoyé devant le tribunal militaire de Rennes et de nouveau déclaré coupable. Il fut amnistié la même année, mais ce n'est qu'en 1906 qu'il fut complètement réhabilité.